Friday, December 16, 2016

Note critique : Toute la mémoire du monde, d'Alain Resnais

Toute la mémoire du monde est un court documentaire d’Alain Resnais sorti en 1956, dans lequel il filme l’incroyable organisation des bibliothécaires dans les coulisses de la plus grande bibliothèque de France : la BNF de Paris.
Le film, bien sûr en noir et blanc, sa musique angoissante et ses plans lents, évoquent dans les premières minutes un thriller d’Hitchcock, ce qui contraste nettement avec ce que l’on s’attend à voir. Mais le rendu n’en est que plus saisissant ! On découvre avec étonnement les dimensions folles de la BNF, véritable usine à emmagasiner la mémoire du monde. On y traite livres, cartes, brouillons, périodiques, notes, estampes, dans des proportions invraisemblables, le tout stocké minutieusement dans les kilomètres de couloirs. Que ce soit dans la réception, la restauration, le traitement, le classement ou encore l’archivage des documents, chacun possède un rôle précis. Chacun incarne ainsi un engrenage dans un mécanisme bien organisé visant à compiler toutes les connaissances possibles.
            On se questionne ainsi sur ce qu’est devenu une bibliothèque aujourd’hui, notamment avec les outils informatiques qui auraient pu remplacer le travail des documentalistes. Mais ce n’est évidemment pas le cas ! On remarque d’ailleurs que les documentalistes de la BNF comme ceux de notre BU utilisent des outils similaires (fiches et côtes pour chaque document ou livre, fiches de prêt, catalogues…). Rien de vaut la patte de l’homme dans le traitement et l’archivage des connaissances, bien qu’il faille avouer que l’informatique à pu apporter un gain de temps et d’espace conséquent.

            Tout ceci me permet de dire que, bien qu’il date de 1956, ce documentaire semble encore parfaitement d’actualité, dans la manière dont il présente les mécanismes de stockage des ouvrages et documents, recette atemporelle d’accès à la connaissance, et de sauvegarde de la mémoire du monde !

HEISSLER Sébastien, M1 ACA LCSA

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