Sunday, September 24, 2017

Note critique "As we may think", Vannevar Bush

Vannevar Bush, "As we may think", Atlantic Magazine, July 1945

 Vannevar Bush, éminent scientifique américain, est en 1945 lorsqu'il écrit cet article à la tête d'une équipe de quelques 6000 scientifiques, pionnière dans la recherche scientifique, notamment militaire. Alors que la seconde guerre mondiale touche à sa fin, Bush réfléchis à l'avenir de la science et de la coopération scientifique en temps de paix.
     Il argumente que jusqu'à lors les avancées scientifiques ont principalement servies à donner plus de pouvoir à l'Homme, mais pas nécessairement à lui permettre d'engranger plus de connaissances. L'Homme en 1945 est capable de contrôler son environnement et a une connaissance accrue de son processus biologique, pourtant les moyens de transmission et de classification des connaissances sont dépassés et ne permettent plus de faire usage de la quantité exponentielle d'informations produites dans le monde. En effet, s'il est important de collecter et classifier les connaissances produites, le plus important reste d'y accéder.
     Hors en à l'époque l'Homme est capable de produire des choses à la fois complexes et fiables à moindre coût, Bush imagine donc comment cela va engendrer la création de nouveaux outils qui vont permettre l'accès à la connaissance à grande échelle et de manière simplifiée. Il imagine entre autres le Memex, l'équivalent aujourd'hui de tous nos appareils électroniques. Il repense la manière de classifier les informations, non plus par catégories mais pas association, décrivant ce qu'aujourd'hui nous appelons internet, les liens hypertextes, les mots clés, Siri, ou encore les cartes mémoires.
     Si il est vrai qu'aujourd'hui une majorité de ce que ce visionnaire avait prédit est désormais une réalité, et plus que jamais les connaissances sont produites et partagées à une vitesse qui dépasse l'entendement, ce qu'il avait imaginé reste encore un idéal. Les travaux de recherche scientifique, même si financés par des fonds publics, sont devenus un produit sur le marché du savoir, ayant pour conséquence de rendre l'accès aux connaissances difficile. L'Open Access semble alors être une réponse à cette privatisation du savoir, se rapprochant ainsi un peu plus du monde qu' en 1945 Vannevar Bush avait imaginé.

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