Tuesday, September 26, 2017

Toute la mémoire du monde, Alain Resnais (Note critique)

Toute la mémoire du monde est un court-métrage de 20 minutes réalisé par Alain Resnais en 1956 à la demande du ministère des Affaires étrangères. Ce court-métrage porte sur l'organisation de la Bibliothèque Nationale de France, et plus précisément sur les enjeux de cette organisation. Le portrait que nous fait Alain Resnais de cette bibliothèque est on ne peut plus original. En effet, elle est qualifiée de forteresse, de pays sans route, il est aussi dit qu'elle fait des mots des prisonniers, et enfin , il y a cet effet de labyrinthe et de dédales. Ces comparaisons accompagnées de la mélodie omniprésente tout au long du court-métrage nous mettent directement dans le contexte : on nous accueille dans un lieu hors du commun dont les coulisses ne sont que très rarement présentés au public.

Les deux enjeux de la Bibliothèque Nationale sont premièrement la protection du savoir et secondement, la transmission de ce savoir-ci. Afin de remplir ces objectifs, une répertorisation de la connaissance humaine s'effectue grâce à un processus complexe. Rien n'est jeté, tout est gardé. Le moindre article, livre, information, tout est conservé, étiqueté à l'aide de fiche, répertorié par domaine, classé à l'aide de mots-clés et s'il le faut ils sont réparés et protégés de l'érosion du temps.

Cependant, comme on l'observe dans ce court-métrage ce processus demande un travail monstre et un effectif conséquent pour être mis en œuvre. Ainsi, La transmission de la connaissance est elle aussi ralentie par ce système, seules certaines œuvres sont accessibles au public, pour un temps réduit et dans un seul lieu : la bibliothèque. En ce sens, le court-métrage aborde déjà la question des nouvelles technologies dont le numérique qui permet une facilité d'accès aux œuvres et une meilleure conservation de celles-ci.  À l'inverse de la Bibliothèque Nationale, le numérique offre des possibilités illimitées en ce qui concerne la recherche d'information. Cependant, contrairement aux bibliothèques ces informations ne sont pas toujours avérées et vérifiées. Il faut donc faire la part des choses et endosser le rôle de conservateur ne serait-ce que pour un temps réduit afin de sauvegarder toute la mémoire du monde comme s’efforcent de le faire les conservateurs de la Bibliothèque Nationale de France.







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