Tuesday, October 24, 2017

" Shimaguni, modernisation et territorialisation au Japon" compte-rendu



L'article Shimaguni, modernisation et territorialisation par Philippe Pelletier est paru en 2010 dans la revue n° 44 d' EBISU. Philippe Pelletier nous avance une problématique des plus intéressantes avec la construction d'un État-nation moderne après la restauration de Meiji en 1868 en opposition au style de pensée occidentale de l'époque. Le Japon, après son ouverture vers l'occident, a dû faire face à de nombreuses menaces en tant que shimaguni (pays insulaire). Le Japon qui pendant le période Tokugawa s'était refermé sur lui-même pour se protéger des menaces occidentales doit désormais communiquer avec les grandes puissances voisines et également négocier une ouverture commerciale sans être pour autant assujetti par une de ces puissances.

Pelletier nous expose une double opposition Ouest-Est ; ce qui est valable pour la modernisation des pays en Occident ne l'est pas forcément en Asie du sud-est, et plus précisément, au Japon. En effet, même si dans les deux cas la modernisation d'un pays s'accompagne du spatialisation, autrement dit, une territorialisation, la modernisation de l’État insulaire s'agit plus d'un processus temporel que spatiale ; tout comme sa territorialisation qui se rapporte à un processus géo-historique. En effet, celle-ci contrairement aux territorialisations occidentales semble naturelle, évidente et tout à fait logique. Le Japon qui avait basé sa politique de modernisation principalement autour de sa territorialisation étatique s'ouvre à une politique de colonisation. Néanmoins, cette colonisation, en opposition avec les grandes puissances occidentales de l'époque (ex : Royaume-Uni, Etats-Unis,etc..), se concentre sur le pourtour de son archipel.
Cette colonisation engendre une problématique autour de l'identité nationale japonaise, qui de par sa nature insulaire, repose sur la parenté et la culture. Ainsi, cet État-nation qui souhaite préserver le pays de toute empreinte étrangère, hésite à intégrer ses colonies comme partie intégrante du pays.

Le Japon se veut au même niveau que les puissances occidentales mais ne veut point pour autant adopter leur style de pensée. Ainsi, les japonais adoptent leurs techniques, les institutions juridiques et ouvrent leurs ports maritimes pour faciliter les échanges commerciaux. Cette ouverture , qui outre, offre des opportunités économiques s'accompagne par une vague rapide d'immigration et par conséquent de xénophobie. Pour conclure, le Japon est tiraillé entre son identité déterministe: territoire insulaire, identité insulaire, et ses aspirations westphaliennes. Tout comme Pelletier nous l'explique en début d'article, le processus de modernisation de l'Etat-nation japonais est unique et ne se rapporte à aucun autre pays. Le Japon malgré la politique des Tokugawa, ainsi que les traités inégaux de 1945 reste l'un des seuls pays asiatiques a avoir pu rentrer en compétition à niveau égal avec les puissances occidentales.

No comments:

Post a Comment